

Alors que les chefs d’État, experts climatiques et délégations venues du monde entier s’apprêtent à se retrouver à Belém, au Brésil, pour la COP30, la planète, elle, ne respire pas mieux.
La température globale continue de grimper, les catastrophes naturelles se multiplient, et les beaux discours écologiques se succèdent comme des refrains usés d’une chanson qu’on ne croit plus vraiment chanter.
D’un côté, on nous parle du Tropical Forests Forever Fund (TFFF), un projet ambitieux destiné à protéger les forêts tropicales — ces poumons verts qui font encore espérer à la Terre une survie honorable.
De l’autre, dans le même pays hôte, le Brésil, on autorise l’exploration pétrolière dans la zone amazonienne, au cœur même de ce qu’on prétend vouloir sauver. Une contradiction flagrante, presque cynique.
C’est comme prêcher la sobriété énergétique un verre de pétrole à la main. Et que dire de l’absence américaine ?
Les États-Unis, premiers émetteurs historiques de gaz à effet de serre, préfèrent se tenir à distance. Un silence qui en dit long : on aime parler de leadership climatique quand il s’agit de communication, mais quand il faut se retrousser les manches, le micro tombe.
Alors, question simple :
Les COP — ces grandes messes climatiques aux noms rutilants — ne sont-elles pas devenues des rencontres touristiques diplomatiques ?
On y dépense des millions pour se convaincre qu’on agit, pendant que les forêts brûlent, que les glaciers fondent, et que la jeunesse regarde, impuissante, ce théâtre d’hypocrisie. Chaque année, on promet.
Chaque année, on signe.
Chaque année, on oublie.
La Terre, elle, n’attend pas. Elle réagit. Le paradoxe est total : on annonce des “fonds pour les forêts” tout en ouvrant de nouveaux puits de pétrole ; on parle “neutralité carbone” tout en soutenant des industries fossiles ; on clame “solidarité climatique” alors que les pays les plus vulnérables, notamment en Afrique, ne voient presque jamais la couleur de ces financements promis. La vérité, c’est que les COP n’échouent pas parce que les solutions manquent, mais parce que la volonté politique fait défaut.
Elles échouent parce que les intérêts économiques pèsent plus lourd que les urgences écologiques.
Elles échouent parce qu’on ne peut pas défendre la forêt en Amazonie tout en creusant sous ses racines. Pourtant, tout n’est pas perdu.
La vraie transition viendra des peuples, des communautés, des médias responsables et des acteurs locaux qui refusent de jouer les spectateurs d’un désastre annoncé.
La RDC, gardienne d’une partie des forêts du Bassin du Congo, a ici une responsabilité historique : montrer qu’il est possible d’allier développement et préservation, souveraineté et solidarité. Ne laissons pas les COP devenir des selfies climatiques.
Faisons-en de vrais laboratoires d’engagement.
Car la Terre n’a pas besoin d’un autre sommet.
Elle a besoin d’un sursaut.
✍️ SEBROWN NSIMBA LUAMBA – Directeur Général LIGHT ECO RDC